
Partager
Comment rédiger son mémoire de dernière année ?
Quelques conseils pour le MIRSI
En dernière année d’IFSI, tu auras à rédiger ton Mémoire d’initiation à la recherche en sciences infirmières (MIRSI). Tu te poses des questions sur cet exercice bien particulier ? Voici quelques conseils pratiques pour t’accompagner étape par étape.
Première étape : identifier une situation d’appel qui te questionne et te stimule
La situation d’appel, qui donnera le thème de ton mémoire, peut être rencontrée lors d’un stage, par exemple. Ton portfolio d’étudiant infirmier te sera donc très utile pour la repérer, puisque tu y consignes des soins, des vécus, mais aussi des analyses de pratique professionnelle. La source de cette situation n’est autre qu’un questionnement : Quelque chose est-il venu piquer ta curiosité ? T’indigner ? Remettre en question une posture professionnelle ?
Conseil : utilise la technique de l’immersion. N’oublie aucun détail, décris-la de façon très concrète. Vis à nouveau la situation, en la rédigeant et en l’analysant !
Deuxième étape : formuler une question de départ
Il s’agit de la question initiale de recherche. La formuler de façon précise est donc essentiel pour la suite de ton mémoire.
Voici comment tu peux y parvenir pas à pas :
- Approfondir son « questionnement diffus », à travers des questions du type : Quels sont mes ressentis ? Pourquoi cette situation me touche ? Qu’est-ce qui m’interpelle ? Qu’est-ce que je ne comprends pas ? Quel concept semble devoir être développé, expliqué ? Quel est le sens de cette pratique ?
- Organiser ces questionnements dans des thématiques (dimension relationnelle, cadre thérapeutique, représentations sociétales…).
- Développer ses motivations et son intérêt pour le thème de recherche dégagé.
- Formuler la question de départ sous forme d’interrogation.
Exemple : « Dans quelles mesures la tendresse entre l’infirmier et l’enfant a-t-elle sa place dans les soins en pédopsychiatrie ? »
Troisième étape : préparer des questionnaires de qualité pour tes entretiens avec des professionnels de santé
Une fois ta question de départ formulée, il est temps de passer à l’exploration théorique et pratique.
La théorie repose sur tes différentes lectures sur la thématique que tu as choisie. Ainsi, tu cultives une « base de données » dont tu pourras résumer les grandes lignes de façon didactique.
Pour ce qui est de la pratique, tu mèneras une enquête exploratoire auprès de professionnels de santé.
Il est conseillé de procéder avec méthode en :
- Définissant clairement l’objectif et les thèmes à aborder lors des entretiens.
- Argumentant les critères retenus pour ton choix de population (professionnels sélectionnés, par exemple).
- Répertoriant les limites que tu as rencontrées dans l’utilisation des outils théoriques et pratiques.
- Analysant les entretiens menés : extrais les thématiques qui ressortent et explique-les au regard des réponses apportées par les professionnels interrogés.
- Confrontant ensuite les résultats de ton enquête avec ta question de départ.
Quatrième étape : dégager une problématique cohérente… et une hypothèse de recherche
La question initiale te mènera à retenir une question de recherche – aussi appelée problématique.
Poser une problématique sur un sujet, c’est chercher à démontrer quelque chose.
Conseil : pour arrêter ton choix de problématique, tu peux écrire au brouillon « Je veux démontrer que… ». Cela t’aidera à trouver un angle.
Exemple : (“Je veux démontrer que…”) l’intention de l’infirmier dans la prise en soin d’un enfant en pédopsychiatrie peut avoir un impact sur la distance soignant-soigné.
→ La problématique peut alors être formulée ainsi : En quoi l’intention de l’infirmier dans la prise en soin d’un enfant en pédopsychiatrie peut-elle avoir un impact sur la distance soignant-soigné ?
À savoir : les mots-clés de ta problématique peuvent devenir les titres des parties de ton mémoire. La problématique te servira donc de fil conducteur pour organiser ton plan.
Si nous reprenons l’exemple : L’intention (concept 1 = titre 1 de ton cadre conceptuel) et la distance soignant-soigné (concept 2 = titre 2).
Tu pourras ensuite y ajouter des « sous titres » venant s’imbriquer aux concepts pour mieux les détailler.
Tout ce travail te mènera finalement à formuler l’hypothèse de recherche : le graal !
Cinquième étape : soigner la rédaction
Voici quelques bonnes pratiques pour un mémoire agréable à lire :
- Un travail aéré, notamment grâce à tes titres et sous-titres, mais aussi un interlignage assez large pour une lecture facile.
- Une police de caractère lisible.
À savoir : les consignes de mise en page sont souvent définies dans le cahier des charges.
- Un texte bien écrit : pour cela, tu peux faire relire ton mémoire par une personne extérieure qui pourra indiquer les passages qui mériteraient d’être explicités. Profites-en pour corriger les coquilles ou fautes d’orthographe.
- Zéro plagiat ! Cette pratique est sanctionnée par les établissements. Quand tu cites d’autres travaux, mentionne-le et conçois une bibliographie structurée, ainsi que des notes de bas de pages pour « rendre à César ce qui appartient à César ».
- Des annexes complètes (avec, par exemple, le guide d’entretiens, les documents iconographiques illustrant ton travail de recherche, etc.). Un abstract en anglais peut aussi être demandé.
- Une mise en forme soignée. Pour cela, nous te recommandons de vérifier la mise en page finale avant de le faire imprimer et relier par un professionnel, afin d’éviter les erreurs de dernière minute et les mauvaises surprises juste avant la date butoir.
Marie Vafopoulos