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Infirmier en France et athlète aux États-Unis

10 choses à savoir sur Josué Le Cadre

Jusqu’à l’obtention de son diplôme en septembre 2024, Josué Le Cadre, grand espoir du 800 mètres, a mené de front ses études à l’IFSI, ses stages et sa vie de sportif de haut niveau, entre entraînements et compétitions. Désormais pleinement athlète, celui qui s’entraîne aux États-Unis n’en oublie pas son métier pour autant. Josué l’exerce même à chaque fois qu’il revient en France ! Il se livre ici en dix anecdotes.

Il a hésité entre l’athlétisme et le foot

« J’ai débuté l’athlétisme très jeune, à l’âge de six ans, parce que ma maman était entraîneuse bénévole au club de Saint-Brévin, à dix minutes de la commune de Corsept, d’où je suis originaire. Elle raconte qu’elle a continué à courir quand elle était enceinte de moi, jusqu’à trois ou quatre mois ! J’ai aussi fait du foot avec mes potes du collège. J’aurais bien continué, mais quand j’ai eu l’opportunité d’intégrer un lycée sport-études, à Nantes, la vie à l’internat et les cinq entraînements hebdomadaires ne m’ont pas permis de poursuivre. Mais j’hésitais vraiment entre les deux sports à ce moment-là. »

Il a découvert les soins en plein Covid

« J’ai eu un premier contact avec les soins deux ans plus tôt, en seconde. J’ai eu l’occasion de passer une journée avec un infirmier en libéral, qui travaillait aussi au bloc, et ça m’a bien plu. J’ai toujours aimé le contact avec les autres ! Alors en mai 2020, quand le lycée a fermé et qu’on s’est retrouvés confinés à l’internat en pleine année de terminale, je n’ai pas hésité longtemps à proposer mes services en Ehpad, où je savais que l’on manquait de personnel. Et après le bac, j’ai continué à y travailler pendant un an jusqu’à être admis à l’IFSI du centre hospitalier du Mans en septembre 2021. »

Il alternait cours à l’IFSI et entraînements

« Une fois en IFSI, les premiers mois n’ont pas été simples. Je me suis retrouvé seul et loin de mon coach. Il m’envoyait ses programmes d’entraînement, que je suivais à distance. Il m’a avoué depuis qu’il ne croyait pas que je tiendrais. Pourtant, pendant trois ans, j’ai continué à m’entraîner 5 à 6 fois par semaine tout en alternant cours à l’IFSI et stages à l’hôpital. J’ai même réussi, après seulement quelques mois au Mans, à battre mon record perso ! M’entraîner de mon côté, souvent tout seul, y compris l’hiver… Je pense que ça a contribué à me forger un gros mental. »

Il a adoré ses expériences de stagiaire

« Je suis très content de mon parcours de stage. En 1ère année, j’ai d’abord été en Ehpad, un milieu que je connaissais déjà. Après, j’ai été en psychiatrie. J’ai aussi fait de la chirurgie vasculaire thoracique. En 2e année, j’ai fait de la médecine polyvalente, puis j’ai été stagiaire auprès de l’infirmier libéral que j’avais connu en seconde. En fin d’année, j’ai été en réa et j’ai beaucoup aimé. En 3e année, j’ai été stagiaire en chirurgie urologique, puis en médecine polyvalente. C’est souvent du post-urgence, c’est sympa ! Et mon dernier stage, que j’ai le plus apprécié, c’était aux urgences. »

Il a eu le déclic après son stage aux urgences

« Mon stage pré-professionnel aux urgences est celui que j’ai préféré, mais c’est aussi celui qui m’a fait prendre conscience que j’allais devoir faire un choix dans ma carrière. C’était un gros stage à 12 heures par jour, j’avais un mémoire à écrire et je devais aussi me donner à fond dans les entraînements parce que la saison estivale approchait… J’ai essayé de m’investir dans les deux car je voulais faire une belle saison. Malgré ces efforts, je ne bats pas mon record cette année-là. Je me donnais énormément et pourtant, les résultats ne reflétaient pas mon niveau… »

Il vit le « rêve américain » depuis un an

« À ce moment-là, un ami du même club que moi, Félix Rivet, me faisait part de son expérience aux États-Unis, à Indianapolis, où il était parti s’entraîner. Tout se passait bien pour lui, il cartonnait. Ça m’a donné envie de franchir le pas à mon tour, alors il m’a mis en contact avec son coach. J’avais conscience d’être bridé dans mes performances en raison des études, alors c’était le moment de m’investir complètement dans le sport, en sachant que je pourrai toujours commencer ma carrière d’infirmier plus tard. J’ai été accepté, j’ai obtenu une bourse et je suis parti à la fin de l’été 2024. »

Il a battu son record perso à Los Angeles

« J’ai intégré la NCAA1, la ligue d’athlétisme universitaire. Je suis inscrit dans une licence qui correspond un peu à STAPS2 chez nous. Mais le rythme des cours reste raisonnable et je n’en ai jamais après 15h30, heure de nos entraînements. On a de supers infrastructures. Tout ça fait que ma saison universitaire s’est super bien passée, je ne pouvais pas rêver mieux : second du championnat D2 indoor (ndlr : la D1 est trustée par les très grandes universités américaine), champion national outdoor... J’ai aussi abaissé tous mes chronos, notamment sur 800 m, où j’ai couru en 1’46’’79 à Los Angeles fin avril. »

Il pratique les soins entre deux saisons d’athlé

« Bien sûr, cette saison me donne envie de ne pas en rester là ! J’ai donc signé pour une deuxième année à Indianapolis. Mais je n’oublie pas mon métier d’infirmier. C’est la profession que j’ai choisie et que j’aime pratiquer. D’ailleurs, je continue les soins quand je rentre en France chez mes parents, l’hiver et l’été. Cet hiver, je suis retourné dans l’Ehpad où j’avais commencé, mais cette fois en tant qu’infirmier. Et là, cet été, je travaille dans un laboratoire de biologie médicale, toujours en tant qu’infirmier, pour gagner en expérience et me faire un peu d’argent, aussi. »

Il a plusieurs modèles dans sa discipline

« En France actuellement, on a un grand, grand champion en la personne de Gabriel Tual : champion d’Europe du 800 mètres en juin 2024, finaliste aux Jeux Olympiques quelques semaines plus tard… Son record personnel, qui est aussi le record de France, est de 1’41’’61. Quand on voit des athlètes comme ça, ça motive à aller encore plus loin. Yanis Méziane, aussi, qui court en 1’43’’94… Et qui a mon âge en plus. On a une génération incroyable en ce moment sur 800 mètres, côté Français, et ça pousse vraiment à donner le meilleur de soi-même ! »

Il a deux conseils pour les étudiants en santé

« Si j’avais un message à faire passer aux futurs infirmiers : ne laissez personne vous faire douter que vous êtes faits pour ce métier. Si vous l’avez choisi et que vous êtes motivés, vous réussirez ! Faites-vous juste confiance. Et n’oubliez pas de pratiquer une activité physique régulièrement, c’est aussi la clé de la santé mentale et physique. Après les partiels et une grosse journée de stage, libérez-vous l’esprit en courant, c’est important. Moi c’est ce que je faisais, et ça me faisait beaucoup de bien. Ça ne peut être que bénéfique pour réattaquer en forme le lendemain. »

National Collegiate Athletic Association

2 Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives 

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