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Infirmier(e) de bloc opératoire (IBODE)

"Quand je serai grand(e), je serai…"

Jeune diplômé, ou encore étudiant, tu t'intéresses au métier d’infirmier de bloc opératoire ? Quelles sont ses missions ? Comment accéder à cette carrière ? À quoi ressemble son quotidien au bloc ? Estelle, infirmière de bloc opératoire, t'éclaire sur le sujet.

Comment devenir IBODE ?

Exercer comme IBODE implique de réaliser une formation, d’une durée de 20 mois, alternant enseignements théoriques et pratiques (stages obligatoires, de recherche et optionnels).
Tu peux te lancer après ton Ifsi ou plus tard, en contrat d’alternance ou non, mais aussi dans le cadre d’une Validation des Acquis de l’Expérience (VAE). Tous les chemins mènent au bloc !
« À la sortie de l’Ifsi, j’ai d’abord fait de l’intérim, puis j’ai trouvé un établissement qui m’a permis de devenir infirmière de bloc. J’ai ainsi été formée trois semaines en chirurgie vasculaire, puis encadrée par une collègue pendant deux mois en urologie, chirurgie viscérale, ou encore en endoscopie. J’ai repris le chemin de l’intérim pour tester mes compétences et asseoir mes connaissances. J’ai ensuite rejoint l’Institut Gustave Roussy, où j’ai pratiqué les “actes exclusifs” comme les sutures, la pose de redons avec l’aide d’internes et de professeurs du service », relate Estelle.
L’admission au sein d’un Institut de formation d’infirmier de bloc opératoire (IFIBODE) se fait par concours d’entrée évaluant tes connaissances et pré-requis.
« En 2017, après plusieurs années d’expériences à Mayotte, au Canada, en Nouvelle-Calédonie, à Wallis et Futuna et en Corse, j’ai réalisé une VAE avec l’école d’IBODE », ajoute-t-elle.

À quoi ressemble la journée type d’une IBODE?

« Pour les interventions programmées, je vérifie le bon fonctionnement de la salle et du matériel, comme les lumières, la climatisation, la surpression, le générateur des bistouris électriques, etc. Ensuite, la préparation des instruments, des consommables et implantables. Avec l’infirmier anesthésiste (IADE), nous allons interroger le patient en salle d’attente ou au bloc. On fait aussi le point sur ses antécédents et allergies, s’il possède des bijoux, prothèses, ou un pacemaker afin d’adapter la prise en charge durant l’intervention. En ambulatoire, il est important de s’assurer que le patient reparte accompagné, par sécurité ! On vérifie aussi que le consentement éclairé soit signé par le patient ou responsable légal. Avec l’aide-soignant ou le brancardier, on installe provisoirement le patient pour l’anesthésie. Une fois qu’il est endormi, on part au bloc avec l’interne, l’infirmier anesthésiste et le chirurgien », détaille Estelle.
Les missions sont riches et variées : d’infirmière circulante à aide opératoire en passant par l’instrumentation, c’est un métier d’action qui demande rigueur et technicité. « Quand je suis circulante, je passe le matériel stérilement et je fais le compte du petit matériel chirurgical, des compresses au fur et à mesure, pour ne rien oublier ! Je vérifie aussi que les pièces opératoires à envoyer en analyses soient étiquetées correctement. Je peux aussi instrumenter au plus près du chirurgien et, selon les cas, être aide-opératoire à ses côtés. »
Dans l’intérêt du patient, l’IBODE, enlève toute trace d’antiseptiques et veille à préserver sa pudeur avant d’organiser le transfert en salle de réveil. « J’appelle la régulation pour la prochaine intervention et je vérifie que le bionettoyage est réalisé entre les deux blocs. Et tout reprend depuis le début ! »
Place ensuite à l’intendance et la traçabilité : matériels, consommables etc. Tout est rechargé ou commandé pour assurer les interventions suivantes.
« Concernant les urgences, la programmation est aléatoire et le bloc est préparé au fil de l’eau, en fonction des opérations. Ce sont néanmoins les mêmes procédés de vérification. »

IBODE : un pilier technique toujours à l’écoute du patient

L’humain est au cœur des préoccupations de l’IBODE Il faut être organisé et mettre en avant tes compétences relationnelles, tant avec l’équipe pluridisciplinaire qu’avec le patient.
« Je pense qu’il faut être humble, prévenant et accueillant pour les patients. Le bloc reste une zone anxiogène pour eux. Il faut se montrer rassurant et à l’écoute ! Ce que j’aime dans mon métier, d’une certaine façon, c’est que je me sens plus préservée que dans un service de moyen ou long séjour. Être au bloc, c’est un moyen de se protéger des décès, ou de l’affect. C’est aussi être au cœur de l’action ! Au centre de la technologie, des avancées médicales et scientifiques, de nouvelles techniques opératoires… C’est très stimulant ! »

Un dernier conseil avant de te lancer

« Je dirais qu’il ne faut pas hésiter à faire un stage au bloc, ou à faire une immersion pour déterminer si ce métier est fait pour soi. Et j'ajouterais qu'il faut avoir du caractère, pour savoir accueillir parfois celui du chirurgien lors des interventions ! (rires) », conclut Estelle.

👍 Envie d’aller plus loin ?

> Les métiers de l’hôpital – IBODE, AP-HM, vidéo
> Le Centre de la Formation et du Développement des Compétences de l’AP-HP détaille les conditions d’accès, le déroulement des enseignements et les modalités de financement
> Journal officiel de la République française n°100 du 29 avril 2022 relatif à la formation d’IBODE
> Site du Ministère du travail, de la santé et des solidarité, Infirmier(ère) de bloc opératoire (IBODE)

Marie Vafopoulos

 

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