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Rémi Tritschler, un infirmier qui se distingue au concours Worldskills 2024 !

Concours

Rémi Tritschler est lauréat de la compétition nationale Worldskills – nouveau nom des Olympiades des métiers – dans la catégorie « soins infirmiers ». Il concourra pour la France à l’occasion de la compétition internationale, organisée à Lyon du 10 au 15 septembre. L’opportunité pour ce jeune professionnel de mettre à l’honneur son métier et le savoir-faire français en la matière.

Association reconnue d’utilité publique, Worldskills France  promeut la formation professionnelle et les compétences, techniques comme manuelles, avec l’objectif de valoriser une soixantaine de métiers dans le cadre de compétitions nationales et internationales. Membre de l’équipe de France et adhérent de la MNH, Rémi Tritschler, qui exerce au bloc orthopédie du CHU de Bordeaux-Pellegrin, s’apprête à participer à la compétition mondiale Worldskills, qui se tient cette année dans l’Hexagone. « J’ignorais tout de ce concours, jusqu’à ce que j’assiste à une présentation alors que j’étais encore à l’IFSI, explique le jeune homme, qui a décroché son diplôme en 2023. L’idée de faire valoir notre métier et l’excellence de celui-ci m’a à la fois plu et motivé. »

Une préparation digne de celle d’un athlète

Sa formation tout juste achevée, il participe aux sélections régionales pour la Nouvelle-Aquitaine, où il se distingue, puis à la compétition nationale en septembre 2023. « Elle s’est déroulée sur deux jours et demi, avec des épreuves de 8 heures à 18 heures, raconte Rémi. Le tout précédé d’un lever matinal et d’un réveil musculaire car, comme le mental, le corps est mis à rude épreuve par le rythme soutenu ! » Si les infirmiers sont habitués à cette intensité, le contexte du concours peut déstabiliser. « On évolue parmi d’autres métiers et dans le bruit. On doit rester concentré sur notre patient tout en gérant la pression et le public, ainsi que les jurés qui observent nos gestes dans les moindres détails. » Autant de difficultés surmontées par Rémi Tritschler, retenu pour intégrer l’équipe qui représentera la France lors des championnats du monde à Lyon.

Cette sélection tricolore a été officiellement présentée en décembre dernier à Matignon, en présence d’Élisabeth Borne, alors Première ministre. Les mois qui ont suivi ont été rythmés par de nombreuses sessions d’entraînement, dont l’une a mené Rémi jusqu’à Abu Dhabi, en avril. « J’ai pu m’entraîner dans les conditions qui seront celles de la compétition mondiale, mais aussi rencontrer certains de mes concurrents venus de Chine, du Brésil ou des Émirats », relate l’infirmier. Les entraînements quotidiens sont encadrés par différents professionnels.  « On peut compter sur des cadres de santé, des formateurs en soins infirmiers, des infirmiers, des aides-soignants pour réviser certaines tâches, et même des kinésithérapeutes pour travailler la mobilisation, susceptible d’être au programme des épreuves, précise-t-il. J’ai aussi la chance d’être conseillé et encouragé par de nombreuses personnes qui m’offrent de leur temps, qu’il s’agisse du staff de Worldskills France, de professionnels de santé ou non, ou encore de retraités, envers qui je suis très reconnaissant. »

Faire valoir l’excellence des soins infirmiers français

Les épreuves sont aussi variées qu’exigeantes. « À Lyon, où 250 000 spectateurs sont attendus, on aura une affiche de santé publique à concevoir et à présenter, ainsi qu’une situation d’urgence à prendre en charge. On aura aussi 45 minutes pour procéder à une planification de nos soins pour chaque journée, à raison de 4 ou 5 patients, détaille Rémi Tritschler. On connaît les sujets au dernier moment. Ça peut être, par exemple, une éducation thérapeutique sur le diabète de type 2 chez un patient tout juste diagnostiqué. À Abu Dhabi, on devait procéder à la mise en place d’un collier cervical sur un patient en post-chirurgie d’un rachis cervical antérieur, ou à une réfection de poche de colostomie. » Afin de se préparer au mieux à ces différentes épreuves qui se dérouleront sur trois jours et demi, et se confronter aux 24 autres candidats venus de 24 pays, Rémi n’est soutenu par aucun sponsor.

Il peut en revanche compter sur sa direction, qui lui libère du temps pour s’entraîner sans empiéter sur ses congés. Une organisation qui convient à l’infirmier, soucieux de segmenter travail et compétition. Il a toutefois été reçu début juillet par Alexis Thomas, directeur général du CHU de Bordeaux, qui l’a assuré du soutien de l’établissement. « Au CHU, ils sont très encourageants sur le projet Worldskills !», estime Rémi. Quant à la reconnaissance du métier vis-à-vis du concours, ou aux retombées d’une éventuelle médaille à Lyon dans quelques jours, l’intéressé en fait peu de cas : « Ma démarche, c’est surtout de faire valoir nos compétences et l’excellence de nos soins infirmiers français. En espérant que cela donne un essor à ce métier ! » Emmanuel Macron, qui devrait recevoir les médaillés à l’Élysée, a fixé pour objectif à l’équipe de France de finir parmi les cinq premières nations.

Marie Houssiaux

Remi tritschler

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